LE POTAGER
A l’automne 2012, nous avions pour but la création d’un nouveau et grand potager au fond du jardin, partie qui était laissée à l’abandon ces dernières années.
Ce projet était tout de même ambitieux. Après que Bastien ai fait un stage en permaculture en octobre, la technique que nous devions utiliser était alors évidente.
Nous avons choisi la culture sur buttes recouvertes d’un paillage toute l’année. Cette technique permettrait moins de désherbage et d’arrosage , dû à la couche de paillage; mais aussi de respecter la vie du sol par un non labour. Finalement, l’association paillage-non labour encouragerait aux animaux du sol (ainsi que bactéries et champignons) de continuer à « travailler » (décomposer les éléments du sol, déchets verts, etc) pendant l’hiver au chaud sous la couche de paillage.
En définitif, les êtres vivants du sol font le travail pour nous en modifiant la structure du sol tout en le fertilisant.
Pour commencer, nous avons loué une mini-pelle et l’avons utiliser pour nettoyer l’espace des arbres et arbustes qui poussaient ça et là. La seconde étape fut la création des buttes. Nous avons alors utilisé la mini-pelle pour simplement « retourner » la terre sur environ 30-40 cm ( la partie enherbée étant enterrée).
L’étape suivante consiste à déposer sur la terre fraîchement retournée tout type de déchets verts, feuilles mortes, compost mûr,…
Nous avions créé 8 buttes au total, nous voulions donc faire différents essais concernant le type de « déchets » superposés:
- déchets verts seuls
- déchets verts + feuilles mortes
- feuilles mortes seules
- feuilles mortes + compost mûr
- feuilles mortes + feuilles et fleurs de consoude
Ensuite, nous avons recouvert toutes les buttes d’une épaisse couche de foin.
Enfin, comme nous avions retrouvé de vieilles bâches noires lors du nettoyage de cette zone, nous les avons utilisées pour recouvrir les buttes paillées.
Alors, plutôt que d’avoir une réflexion des rares rayons du soleil d’hiver à cause de la couleur claire de la paille, les bâches noires absorbent ces rayons et chauffent les parties en dessous de cette dernière. Cela signifie simplement que la température en dessous de ce paillage est alors bien plus élevée qu’à l’extérieur, permettant aux animaux, bactéries et champignons décomposeurs du sol de « travailler » plus vite et plus efficacement.
Finalement, arrivé au début du printemps, les résultats étaient assez surprenants.
Il faut savoir que la terre était au départ très lourde et argileuse, pratiquement « indécompactable », et après 4-5 mois sous ce couvert épais, nous avons eu de très bonnes surprises:
- feuilles mortes + consoude : terre très grumeleuse et décompactée
- feuilles mortes + compost : idem
- feuilles mortes : pas complètement décompacté et décomposé mais nette amélioration
- déchets verts : peu décomposés et terre toujours assez compacte
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La plantation pouvait alors commencer, en pleine terre avec les oignons, l’ail, etc, et les premiers semis sous serre.
Point important également, dans les espaces libres de culture potagère sur les buttes, nous avons intégré un nombre important de plantes annuelles ou même vivaces, principalement pour leur floraison abondante ( attirants les insectes pollinisateurs) mais aussi des plantes aromatiques et médicinales, dans un but général d’avoir une biodiversité importante en ce lieu.
Quelques exemples:
- Cosmos, Souci, Oeillet d’Inde, Amaranthe, Rudbeckia, Tabac, Tournesol, Muflier, Agastache, Camomille, etc pour les plantes à floraison abondante
- Thym, Origan, Persil plat, Pimprenelle, Basilic, Menthes, etc pour leur qualité aromatiques.
De plus, pour encore créer plus de biodiversité dans cet espace, une grande bande fleurie fut créée tout du long du potager. Nous y avons intégrer nombre important de plantes annuelles et vivaces, choisies pour leur longue et abondante floraison.
Et pour terminer, une butte a été dédiée spécialement aux aromatiques et médicinales, avec entre autres: Thym, Romarin, Agastache, Monarde, Absynthe, Fenouil, Mélisse citronelle, Ciboulette, Ciboule, Camomille, Angélique, Achillée, Bourrache, Pimprenelle, Menthe, Echinacée, etc.
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JUIN 2013
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JUILLET 2013
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Néanmoins, nous sommes en Normandie et il y a bien quelques production qui « ne peuvent pas » être réalisées à l’extérieur, comme tomates, poivrons, concombres et aubergines notamment.
Alors nous les avons installés bien au chaud dans la serre, avec, une fois encore, une couche importante de paillage pour limiter arrosage et désherbage.
Technique intéressante des buttes. Je ne connaissais pas. La surélévation est-elle une étape importante ? L’apport couches de feuille, compost et paillage ne suffit-il pas ?
La surélévation permet à la terre de respirer en hiver (nous sommes dans les marais), on a aussi une plus grande profondeur de sol utile et cela permet aussi au sol de se réchauffer plus vite au printemps. Au départ nous avions une terre très lourde et argileuse, ces différentes couches on permis un décompactage rapide, les bâches on encore accélérer le processus de décomposition qui est relativement lent en hiver à cause du froid, cela nous a permis de cultiver dès le printemps suivant, en partant de rien 4 mois avant.
Cette année nous avons juste apporter du fumier décomposé et paillé avec de la paille et/ou feuilles mortes. La terre est vraiment très bonne maintenant.